En 2025, la vaccination contre le choléra ne figure plus parmi les obligations pour la plupart des voyageurs, malgré la persistance de foyers épidémiques dans plusieurs régions du globe. Certaines destinations exigent néanmoins une preuve de vaccination lors d’épidémies locales ou pour des séjours dans des conditions sanitaires précaires.
Les autorités sanitaires actualisent régulièrement leurs recommandations, intégrant l’évolution des souches et l’efficacité variable des vaccins oraux disponibles. Les parcours individuels, les risques liés au voyage et l’accès à des soins médicaux adaptés restent les principaux critères d’évaluation pour l’administration du vaccin.
Plan de l'article
Comprendre le choléra : une maladie toujours d’actualité
Oublier le choléra serait une erreur. Ce fléau qui a marqué le XIXe siècle ne s’est pas effacé des cartes sanitaires. Le vibrio cholerae, cette bactérie insidieuse, circule encore dans de nombreux pays et s’attaque sans relâche aux populations vulnérables. Transmission inchangée : eau et aliments contaminés servent de relais, particulièrement là où l’assainissement fait défaut. Mayotte, territoire français d’outre-mer, en a fait l’amère expérience en 2023, quand le centre national de référence a confirmé la présence de souches du vibrion cholérique dans plusieurs foyers.
La maladie, provoquée dans la majorité des cas par le sérogroup O1 du vibrio cholerae, doit sa virulence à la production d’une toxine cholérique. Les conséquences sont lourdes, notamment pour les enfants et les personnes fragilisées, ce qui impose une veille permanente. Chaque année, l’Organisation mondiale de la santé recense plusieurs centaines de milliers de cas, preuve que le choléra reste bien implanté dans certaines zones d’Afrique, d’Asie ou du Moyen-Orient.
Les souches de vibrio cholerae ne cessent d’évoluer. Certaines résistent désormais à des traitements qui faisaient autrefois leurs preuves. Le centre national de référence scrute les épidémies, analyse les variants, décrit la propagation, observe la naissance de nouveaux foyers. Si le risque reste faible en France métropolitaine, la mobilité internationale impose de rester attentif, surtout pour les professionnels de santé, les humanitaires et les familles vivant à l’étranger.
Quels sont les symptômes et les risques associés au choléra ?
Avec le choléra, la maladie ne prend pas de gants. Les symptômes se déclarent brutalement : diarrhée aqueuse, abondante, qui désarçonne même les médecins les plus expérimentés, accompagnée de vomissements répétés et de crampes musculaires. Chez l’adulte comme chez l’enfant, la perte d’eau peut dépasser un litre par heure dans ses formes les plus graves.
C’est la déshydratation qui inquiète le plus : elle s’installe à une vitesse fulgurante, provoquant soif intense, sécheresse des muqueuses, pli cutané marqué, troubles cardiaques. Pour les enfants, la situation peut basculer en quelques heures vers un état de choc, avec un risque vital si la prise en charge tarde. Les personnes âgées, fragilisées par d’autres problèmes de santé, ne sont pas épargnées.
Voici les principaux symptômes et conséquences à surveiller :
- Diarrhée abondante, incolore, parfois décrite comme de l’« eau de riz »
- Vomissements massifs
- Déshydratation aiguë : soif, chute de la tension artérielle, altération de la conscience
- Risque de décès si la réhydratation n’est pas rapide et adaptée
Dans les régions où l’accès aux soins fait défaut, le taux de mortalité peut grimper à 30-50 %. Mais placé sous perfusion et suivi médical, ce chiffre chute à moins de 1 %. Le choléra peut entraîner aussi des complications rénales ou des déséquilibres électrolytiques. Les plus jeunes, les aînés et les personnes immunodéprimées restent les plus exposés.
Prévention et traitements : ce qu’il faut savoir avant de voyager
La première protection contre le choléra, c’est l’hygiène, aucune place à l’approximation. Avant un séjour en zone à risque, vérifiez la qualité de l’eau potable, optez pour des plats bien cuits servis chauds. Un lavage de mains rigoureux, à l’eau et au savon, avant chaque repas et après chaque passage aux toilettes, s’impose. L’Institut Pasteur et Santé publique France insistent sur cette vigilance, surtout pour les enfants et les personnes fragilisées.
Avant le départ, il est vivement recommandé de consulter l’état de la surveillance épidémiologique du pays visé, en particulier dans des territoires comme Mayotte où la prudence s’impose. En cas de symptômes (diarrhées abondantes, vomissements, signes de déshydratation), il faut agir vite et consulter sans attendre.
Le traitement du choléra repose d’abord sur la réhydratation, orale ou intraveineuse selon la gravité. Les antibiotiques ne sont employés que dans les cas sévères, car ils permettent de raccourcir la durée de la maladie. Les protocoles, définis par le centre national de référence, s’adaptent à la résistance des souches en circulation.
Vaccination : indications et efficacité
La vaccination contre le choléra vise surtout les voyageurs exposés à des risques élevés, selon les recommandations actualisées en 2025. Les protocoles définissent le nombre de doses et la durée de la protection. Pour tout savoir sur les vaccins disponibles, leur efficacité et les modalités de remboursement, rapprochez-vous des centres agréés, aussi bien pour les adultes que pour les enfants.
Vaccin contre le choléra en 2025 : recommandations et situations où il est conseillé
En 2025, les recommandations en matière de vaccin contre le choléra s’adressent à des profils à risque clairement identifiés. La vaccination ne concerne pas toute la population française, mais cible certaines situations précises. Les organismes tels que l’Organisation mondiale de la santé ou le centre national de référence réservent le vaccin à ceux qui sont exposés directement ou pour une période prolongée dans des zones où le vibrio cholerae circule.
Les profils concernés par la vaccination sont les suivants :
- Voyageurs séjournant en zones épidémiques, notamment en Afrique, en Asie ou à Mayotte, où la prévention classique atteint parfois ses limites.
- Personnels humanitaires, équipes médicales et logisticiens opérant lors de catastrophes, dans des camps de réfugiés ou en situation d’urgence sanitaire.
- Enfants et adultes ayant une hypersensibilité ou des antécédents allergiques sévères : la vaccination doit alors être discutée au cas par cas, selon les données disponibles pour chaque produit.
Deux vaccins dominent : Dukoral (oral inactivé) et Vaxchora (vivant atténué). Dukoral s’adresse aux adultes et aux enfants ; Vaxchora concerne surtout les plus de six ans. Le schéma vaccinal s’adapte à l’âge et au niveau de risque, avec le nombre de doses nécessaire. L’efficacité protectrice s’avère satisfaisante, surtout lors de poussées épidémiques. La gestion des stocks, en particulier à Mayotte, reste sous surveillance des autorités sanitaires.
Mais il ne faut pas se méprendre : la vaccination ne remplace pas une hygiène irréprochable. Elle vient en complément, à réserver pour les situations où l’exposition est avérée et le risque réel.
Face au choléra, le relâchement n’est pas permis. La vigilance, la réactivité et le respect des recommandations forment un trio gagnant pour continuer à voyager, à travailler ou à s’engager là où le vibrion rôde encore. Le monde n’en a pas fini avec le choléra, et le choléra n’a pas dit son dernier mot.


