Pays affichant les pires performances environnementales

En 2022, l’Environmental Performance Index a classé plus de 180 pays selon leur capacité à protéger la santé environnementale et à préserver les écosystèmes. Les résultats révèlent un fossé persistant entre les objectifs internationaux et leur concrétisation sur le terrain.

Certains États membres du G20 figurent en bas du classement, malgré des ressources considérables et des engagements climatiques affichés. À l’inverse, des pays modestes affichent parfois des scores inattendus, bouleversant les idées reçues sur le lien entre développement économique et gestion de l’environnement.

Comprendre les indicateurs clés de la performance environnementale

L’indice de performance environnementale (EPI, ou IPE), conçu par des équipes de Yale et Columbia, s’impose comme la référence pour comparer les politiques environnementales des pays. L’outil se fonde sur une trentaine de critères, compilés à partir de données vérifiées et recoupées par des groupes internationaux comme le GIEC, dont les analyses font autorité sur la question climatique. À travers ce prisme, les chiffres prennent tout leur sens.

La performance environnementale s’évalue à travers plusieurs axes majeurs : réduction de la pollution atmosphérique, gestion raisonnée de l’eau, sauvegarde de la biodiversité et adaptation concrète au changement climatique. Ces dernières années, la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre a pris de l’ampleur dans la pondération des scores, preuve d’une préoccupation devenue centrale sur la scène mondiale.

Voici comment se répartissent les principaux domaines évalués par l’EPI :

  • Changement climatique : analyse des émissions, des mesures prises et de l’évolution des températures sur le territoire.
  • Qualité des écosystèmes : état de santé des forêts, des zones aquatiques et de la biodiversité locale.
  • Gestion des ressources : efficacité sur le traitement des déchets et déploiement des énergies renouvelables.
  • Santé environnementale : exposition des habitants à la pollution et accès sécurisé à l’eau potable.

Le classement issu de ces critères met en lumière la difficulté persistante pour certains États à conjuguer croissance économique et respect de l’environnement. Les écarts sont parfois saisissants : retard sur la transition énergétique, gestion insuffisante des déchets, protection des écosystèmes négligée. Les rapports du GIEC, qui s’appuient sur des indicateurs précis, soulignent aussi la diversité des situations selon les régions du globe.

Quels pays affichent les pires résultats selon les classements internationaux ?

Les dernières éditions des classements internationaux, qu’il s’agisse de l’indice de performance environnementale (EPI) ou du Climate Change Performance Index (CCPI), désignent sans détour certains pays comme points de fragilité pour la planète. Un constat partagé par nombre d’experts : parmi les États régulièrement montrés du doigt, on retrouve souvent ceux dont l’économie repose massivement sur l’exploitation d’hydrocarbures.

À ce titre, l’Arabie saoudite se retrouve fréquemment à la traîne. Son bilan environnemental, grevé par une consommation énergétique démesurée et l’absence d’alternatives au pétrole, illustre la difficulté de rompre avec un modèle extractiviste. Du côté de l’Inde, la croissance démographique et l’urbanisation rapide se conjuguent à une gestion parfois chaotique de la pollution. Les grandes villes indiennes paient un lourd tribut à la pollution de l’air, qui atteint régulièrement des sommets inquiétants.

Dans d’autres cas, comme en Iran ou au Kazakhstan, l’absence d’élan en matière de politique climatique se traduit par une progression constante des émissions de gaz à effet de serre, sans véritable inflexion vers une transition énergétique. À l’inverse, certains pays nordiques, dont la Finlande, la Suède ou Malte, s’imposent comme des modèles grâce à une gestion exemplaire des ressources naturelles et à des choix politiques clairs en faveur du climat.

Cette place dans le classement ne reflète pas uniquement le niveau de vie : elle traduit surtout la capacité à investir dans la réduction des pollutions et à repenser la relation avec l’environnement. L’écart se creuse entre les grands pollueurs et les pionniers, accentuant la pression sur les gouvernements et entretenant le débat sur la responsabilité collective dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Rivière asséchée avec déchets plastiques et arbres desséchés

Enjeux et conséquences mondiales d’une mauvaise performance environnementale

Un pays qui néglige la performance environnementale ne compromet pas seulement son propre avenir. Son inertie rejaillit au-delà de ses frontières, accélérant le réchauffement climatique et affaiblissant les écosystèmes mondiaux. Les analyses du GIEC le rappellent : chaque tonne de CO₂ supplémentaire aggrave la fréquence des épisodes extrêmes et contribue à l’épuisement des ressources naturelles.

Le retard pris sur la transition énergétique, conjugué à une gestion défaillante des déchets, impacte la qualité de l’air, de l’eau et des sols. La pollution, loin de s’arrêter aux frontières, circule et s’infiltre partout. Les microplastiques, par exemple, ont déjà franchi les portes de l’Arctique, preuve que la pollution locale finit toujours par devenir un problème global.

Voici quelques conséquences concrètes de ces mauvais choix environnementaux :

  • Dégradation de la qualité de vie et exposition accrue à des risques pour les habitants
  • Effets sanitaires et économiques qui débordent sur les pays voisins
  • Tensions sur les chaînes d’approvisionnement et instabilité pour le commerce international

La pression monte sur les acteurs économiques et politiques : les investisseurs surveillent désormais de près la performance environnementale avant d’engager des capitaux. Un pays capable de démontrer ses efforts, comme la France, gagne en crédibilité et en attractivité. À l’inverse, ceux qui persistent à ignorer ces enjeux voient leur position s’éroder et leur vulnérabilité s’accroître face aux chocs à venir.

À l’heure où le climat n’attend plus, les classements internationaux n’ont jamais autant résonné comme un miroir brutal et sans détour. Les mauvais élèves n’échapperont pas longtemps aux conséquences de leur inertie : la planète, elle, n’accorde aucun sursis.