En France, la réglementation interdit la plongée autonome sans certification reconnue, même dans les eaux peu profondes. Les arrêtés ministériels distinguent la pratique selon le lieu, mer, lac ou piscine, et imposent des règles distinctes, parfois contradictoires entre lois nationales et arrêtés préfectoraux.
Certaines bases nautiques tolèrent l’immersion en solo à condition de présenter un brevet avancé, alors que d’autres interdisent toute pratique individuelle, quel que soit le niveau d’expérience. Ces disparités compliquent la préparation et exposent les pratiquants à des sanctions en cas de contrôle.
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Plongée en solo : ce que dit la loi en France et ailleurs
La plongée en solo fait couler beaucoup d’encre sur les rivages français. Le code du sport ne laisse guère de place à l’improvisation : évoluer sous l’eau sans binôme et sans directeur de plongée est soumis à des règles strictes. Chaque plan d’eau possède ses propres exigences, qui varient selon les arrêtés préfectoraux. Parfois, ces textes locaux vont plus loin que la loi nationale et ajoutent des contraintes selon le lieu de plongée, mer, lac, gravière ou calanque. Avant de s’équiper, il est indispensable de s’informer auprès du propriétaire ou du gestionnaire du site. De nombreux plans d’eau privés réclament d’ailleurs une autorisation de plongée écrite pour autoriser l’accès en solo.
La fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM) permet la plongée autonome à partir du niveau 2, mais seulement en compagnie d’un autre plongeur ou sous la surveillance d’un responsable. En solo, la couverture en cas d’incident fait défaut. Quelques bases, surtout en région PACA ou en Bretagne, ferment les yeux pour des plongeurs aguerris, souvent détenteurs de certifications obtenues à l’étranger. Mais cette tolérance reste l’exception et non la règle.
À l’étranger, le paysage réglementaire réserve d’autres surprises. En Suisse, la loi se montre plus permissive, tant que les règles de navigation et de pêche sont respectées. En Espagne ou en Italie, tout dépend du site : une autorisation spécifique peut être requise selon la région ou les habitudes locales. De l’autre côté de l’Atlantique, au Canada comme aux États-Unis, la pratique solo n’est pas explicitement interdite, mais les clubs exigent souvent une certification avancée et laissent la responsabilité au plongeur. À ne pas négliger non plus : les garanties d’assurance, qui excluent fréquemment toute intervention lors de plongées individuelles, en France comme ailleurs.
Quelles certifications et compétences sont réellement nécessaires pour plonger seul ?
La plongée en solo ne s’improvise pas. Dans l’Hexagone, aucune certification nationale ne donne le feu vert pour s’immerger seul, même avec de l’expérience. Le niveau 3 autorise à plonger sans guide, mais la présence d’un binôme reste inscrite dans la réglementation. À l’international, certains organismes délivrent des brevets comme le Solo Diver de la SDI, mais ces titres ne valent rien en France sans l’aval formel du gestionnaire ou du propriétaire du site.
Mais une carte ne garantit rien. Les risques majeurs, désorientation, panne matérielle, accident de décompression, exigent plus qu’un tampon sur un carnet. Il faut une expérience robuste, une gestion de l’air irréprochable, une flottabilité maîtrisée, et la capacité à faire face à l’imprévu sous l’eau. Le sang-froid devient la règle.
Voici les compétences et prérequis à réunir avant d’envisager une plongée solo :
- Accumuler plusieurs centaines de plongées, sur des sites variés et aux conditions changeantes.
- Savoir gérer son propre sauvetage, avec des automatismes solides pour faire face au stress et à l’urgence.
- Actualiser régulièrement ses connaissances techniques grâce à des formations complémentaires.
La pratique sportive en autonomie ne laisse aucune place à l’à-peu-près. Le plongeur isolé doit prévoir l’imprévu : courant trop fort, panne d’air, problème de santé soudain. Même avec le brevet le plus prestigieux, celui qui s’aventure seul sous la surface prend ses responsabilités, sans assistance possible.
Mesures de sécurité incontournables et démarches pour obtenir les autorisations selon les sites
L’expérience ne dispense jamais de rigueur. Avant de s’immerger seul, il faut procéder à une vérification complète de l’équipement : détendeur de secours, ordinateur de plongée, dispositif de repérage en surface. Rien ne doit être laissé au hasard, chaque geste doit être rodé. Sur la côte méditerranéenne comme en eau douce, la gestion du risque se prépare dès l’habillage, jusqu’au retour sur la berge.
Évaluer le site avant de plonger reste une étape indispensable. Un courant imprévu, une visibilité qui chute, un relief capricieux autour de Marseille ou sur un plan d’eau intérieur : autant de variables qui changent la donne. Par ailleurs, la présence de pêcheurs ou de bateaux impose la vigilance. Prévenez toujours une personne de confiance de vos horaires, indiquez votre trajet, votre heure de retour attendue. Conservez le numéro d’urgence local à portée de main et emportez une balise ou un sifflet pour signaler votre présence en surface si nécessaire.
Obtenir une autorisation de plongée en solo demande une démarche à part selon les sites. Les exigences varient selon le statut du lieu : la majorité des plans d’eau exigent l’accord explicite du gestionnaire ou du propriétaire, voire du directeur de plongée (DP) si le site est géré par une fédération. Certains spots à Marseille, par exemple, restent inaccessibles sans permis particulier. Mieux vaut lire attentivement le règlement local et respecter les affichages sur place. Le plongeur solo reste seul à répondre de ses actes, que ce soit devant la loi ou face à un accident.